Dans ce nouvel épisode, je reçois Loïc Soubeyrand, le fondateur de Teads, et CEO de Swile (Ex LunchR).
Teads est une société spécialisée dans la vidéo publicitaire qu’il a revendue au groupe Altice de Patrick Drahy,
Vendre sa boite 300 millions d’euros, à l’âge de 30 ans.
Comme je le dis dans l’épisode, déjà ça : « ça calme ! »
Immédiatement après la vente, au lieu de siroter des mojitos au soleil, Loïc a une nouvelle idée en tête, Swile (anciennement LunchR), qui est une société qui distribue des titres restaurant sous forme de carte de crédit. Comme pour Teads, le succès est fulgurant et phénoménale. Swile a levé 113 millions, et occupe en seulement 3 ans 50% du marché des titres restaurants dématérialisés.
Dans cet épisode Loïc nous détaille :
- Ses projets de business pendant ses études,
- La création de Teads en 2011, son ascension fulgurante,
- Le marché de la pub video, et l’idée magique qu’est la pub instream,
- La vente de Teads au groupe Altice 300 millions d’euros,
- La création de LunchR en 2017, et le pivot quasi immédiat
- L’accélération de Swile (nouveau nom de LunchR)
Plus en détail,
Loïc Soubeyrand est né en 1986, originaire de Montpellier. Durand ses études de contrôleur de gestion, il est attiré très tôt par l’entreprenariat, et se lance dans différents projets, et notamment Flasht2night.
Loïc et son associé ont créé un site internet, Flasht2night, qui répertorie des photos prises lors de soirée.
Bien que la société n’ait pas vraiment de business model, ils financent le site par la publicité.
Très rapidement, ils se rendent compte que l’histoire n’ira pas bien loin, mais Flash2night, mais ils apprennent, et ça leur permet de se familiariser avec la pub et la video.
Très vite, ils se rendent compte que la pub video est omniprésente sur internet, mais bien trop intrusive.
Elle prend en général tout l’écran, et il faut attendre la fin de la pub pour accéder au contenu.
Il faut que ça change, et se disent
« Il faudrait que la video soit intégrée aux pages, de façon bien moins intrusive ».
Le concept est en train de naître. Ils ont même l’idée de faire jouer la video en silence, exactement comme ce qu’a fait Facebook 5 ans plus tard, et que l’on observe aujourd’hui.
En 2011, immédiatement après leurs études, Loïc Soubeyrand, Olivier Reynaud et Loïc Jaurès créé Teads, avec ce concept innovant de la pub instream.
L’ascension est fulgurante, ils enchainent les levers de fonds. Les clients les plus prestigieux se signent à 95% comme le Nouvel Obs, le Washington Post, le Monde, Time Magazine, l’Express…
Teads est en train de conquérir, la France, l’Europe, le monde.
Il reste un problème de taille. Il y a un nombre trop important d’espaces disponibles face aux annonceurs. A cette époque, seulement 4% des emplacements sont occupés.
Loïc et ses associés croisent le chemin de Pierre Chappaz, le fondateur de Kelkoo, et le patron d’Ebuzzing.
Ebuzzing a le problème inverse, ils ont des clients mais manquent d’espaces.
Ça colle immédiatement entre Pierre et Loïc, et le rapprochement de leur société devient une évidence.
Ils rassemblent leur force dans une seule entité Teads.
Dans le podcast, Loïc nous parle de cette fusion, et le fait d’abandonner la direction par exemple, au profit du collectif.
La startup devient une scalup, les contrats sont signés à 95%, la capitalisation est au plus haut.
Mais les concurrents arrivent, ils sont dans le rétroviseur. C’est le moment, il faut vendre.
Le groupe Altice va acquérir Teads en mars 2017 pour un montant de 300 millions d’euros.
Pas de Lock up pour Loïc. Il renonce à rester dans Teads et quitte immédiatement ses fonctions.
Il avait déjà une idée en tête, LunchR.
Alors qu’il est avec sa femme à la plage, il souhaite commander un coca, mais le serveur ne vient pas.
Il se dit « ce serait chouette de pouvoir commander directement depuis une application ». L’idée fait tilt. Il pense au bureau, et se dit « ce serait bien de commander ses repas le matin, au resto du midi. Ça permettrait d’éviter l’attente quand on est une table de 10 par exemple ». En contrepartie, le resto fera une remise pouvant aller jusqu’à 25%.
Avant même de créer sa structure, il contacte Marie Ekeland (fond Daphni) qui l’avait financé sur Teads. Il lève 2,5 millions quasiment sur un coup de fil.
Elle connaît Loïc, elle sait de quoi il est capable.
Ils engagent des développeurs free-lances, créent l’application.
Loïc commence à en parler à gauche à droite, et notamment au resto qu’il connait bien.
Le restaurateur lui dit « ah oui, c’est une bonne idée, mais comment mes clients vont payer ? la plupart payent en ticket resto ».
Loïc avait pensé à tout sauf à ça.
Comment intégrer les titres restaurant ? Impossible de les scanner, impossible de se rapprocher des 4 gros que sont (Tickets restaurant, chèque déjeuner, Natexis, Groupe Accor).
Comment faire ? Il décide alors de créer son propre moyen de paiement dématérialisé, sous forme de carte de crédit.
Rien d’arrêtera, Loïc, il faut à tout prix dérouler son idée. Il conclut un deal avec Mastercard. La carte sera acceptée par tous les terminaux de paiement, sans aucune mise à jour. Rien de plus simple pour le restaurateur.
Comme pour Teads, l’accélération va être démentielle.
Au passage il rebrande LunchR pour Swile (smile at work), et lèvera en janvier 2017, 2,5 millions d’€, mai 2018, 11 millions d’€, février 2019, 30 millions d’€, et juin 2020 (en plein Covid), 70 millions d’€.
Loïc greffera, très rapidement, des services comme la cagnotte, le partage d’addition…
Ces levers de fonds vont lui permettre d’attaquer l’international (les 33 pays équipés de titre restaurant), et de développer le service dans les pays qui n’ont pas ces titres.
Comme il l’indique dans l’épisode, Swile a le potentiel de devenir une décacorne (Une licorne valorisée 10 milliards d’euros), la market size est incroyable.
En seulement 3 ans, Swile occupe déjà 50% du marché des titres dématérialisées, fâce aux acteurs
Dans une dernière partie de notre conversation, Loïc nous livre sa vision du management, la vie chez Swile 😉
J’ai été reçu dans les bureaux à Montpellier, ils sont magnifiques. Il y a des atmosphères différentes sur le thème de la cuisine, comme par exemple des bureaux ambiance grande cuisine, Food trucks, terrasses de café…
J’ai été bluffé par les bureaux j’avais envie de vous partager ces photos. Les voici :
Comme à l’accoutumé, nous terminons par des questions personnelles, et nous apprenons que Loïc est un dingue de bouquins de management. Il note et annote ses livres, cornent les pages, pour appliquer et répliquer les méthodes qu’il apprend dans ses livres.
Dans cet épisode nous citons les épisodes de Podcast :
- Episode 27 avec Céline Lazorthes, fondatrice de Leetchi, dispo Apple Podcast ou Spotify
- Episode 33 avec Eric Larchevêque, fondateur de Ledger, dispo sur Apple Podcast ou Spotify
- Episode 29 avec Alexandre Prot, CEO de Qonto, dispo sur Apple Podcast ou Spotify
- Episode 25 avec Alexandre Bruneau, CEO de Koober, dispo sur Apple Podcast ou Spotify
Nous citons également le livre de Ben Horowitz : What you do is what you are
Bonne écoute 😉
Ce podcast est sponsorisé par Papeo, imprimerie en ligne de flyers